jueves, 27 de febrero de 2025

LA FRANC-MACONNERIE EST ELLE « WOKE » ? (Version française)

 
Versión en idioma francés publicado en https://www.gadlu.info/la-franc-maconnerie-est-elle-woke/
                   
Iván Herrera Michel
              
En réalité, on ne peut pas répondre à la question par un simple oui ou par un simple non, car il faut nécessairement partir du principe qu’il existe une vieille histoire d’amour entre la franc-maçonnerie et l’engagement social qui remonte à ses origines au siècle des Lumières. La difficulté surgit lorsque le mot « woke » [1] est utilisé de manière péjorative contre tout type d’initiatives progressistes, générant une charge sémantique ambiguë et un usage polarisé.
                          
En fait, on m’a appris dès le premier jour que l’Ordre œuvre pour la liberté, l’égalité et la fraternité et que, depuis ses débuts, il a été un refuge pour les libres penseurs qui défendaient des idées liées au progrès, à la liberté de pensée, à la liberté de conscience et aux droits de l’homme et du citoyen, entre autres. De son côté, l’Académie royale de la langue espagnole, en réponse à une consultation qui lui a été faite, a répondu le 7 avril 2021 que « en espagnol, avec un sens équivalent à l’anglais ‘woke’, il existe l’adjectif traditionnel ‘ conscient ‘ ».
              
Il est également important de noter que, pour la Franc-Maçonnerie, soutenir des causes fondées sur la recherche de l’égalité, telles que le suffrage universel, l’abolition de l’esclavage, les droits des citoyens et l’éducation pour tous, était la chose la plus « éveillée » qu’elle pouvait faire aux XVIIIe et XIXe siècles et, bien que ce mot n’ait pas été utilisé, l’essence était la même : être conscient des injustices et influencer pour changer les structures et les systèmes de pouvoir réactionnaires, car, en toute honnêteté, le progrès n’a jamais été facultatif pour un Ordre qui se targuait d’apporter sa lumière à l’humanité, et qui ne fronçait pas non plus les sourcils lorsqu’il s’agissait de parler de droits.
             
Cependant, il est également vrai que la franc-maçonnerie a son côté conservateur et anti-woke, qui ne réside pas seulement dans son esthétique, mais aussi dans sa résistance au changement structurel. Nos cérémonies, nos structures administratives de pouvoir, nos symboles et l’usage obligatoire du tablier peuvent paraître quelque peu archaïques à ceux qui ne comprennent pas leur signification profonde, mais nous sommes un Ordre avec trois siècles d’existence, et ce mélange de tradition et de modernité constitue, d’une certaine manière, une double essence.
                   
Dans certaines obédiences, de tous bords, par exemple, les débats sur l’initiation des femmes, des homosexuels et des transsexuels, la reconnaissance maçonnique du mariage égalitaire ou le soutien aux droits LGBTIQ+, ont été tout sauf calmes. À cet égard, il est connu que la Grande Loge Unie d’Angleterre, réputée être la gardienne mondiale du masculinisme suprémaciste, non seulement initie des personnes transsexuelles habillées en femmes, mais participe également activement aux marches de la Gay Pride et soutient leurs revendications à travers son site Web et ses publications officielles. Il est donc légitime de s’interroger sur le paradoxe d’une Franc-Maçonnerie ayant été progressiste dans le passé, mais ayant aujourd’hui des secteurs qui rejettent le progressisme contemporain, ou si elle n’est progressiste que lorsque le changement a été validé par l’histoire, ou si au contraire le progressisme continue d’être un moteur interne.
             
Cependant, en séparant l’art de l’artiste, si l’on entend par « woke » être « éveillé » et « conscient » des injustices et, par conséquent, agir pour les corriger, il n’y aura pas de grande difficulté à admettre la proximité de son concept et de son idéologie avec l’histoire et le texte des rituels dont les francs-maçons sont fiers, en particulier ceux qui ont à voir avec les principes séculiers de l’Ordre, tels que la liberté, l’égalité et la décolonisation de la pensée. Il serait donc faux de nier que la franc-maçonnerie a, historiquement, des étendards égalitaires et inclusifs qui coïncident avec ceux que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « woke ».
             
Mais être franc-maçon ne signifie pas suivre toutes les tendances ni être membre d’une association militante. La franc-maçonnerie implique une attitude proactive dans les luttes sociales, ainsi qu’un espace de réflexion. Leur force a toujours été dans la réflexion lente, le dialogue fraternel et l’engagement personnel, sans se permettre de faire semblant de ne pas voir ce qui se passe en dehors de leurs Loges. La franc-maçonnerie ne s’est pas construite dans le vide, ni dans une bulle. Elle fait partie intégrante du monde dans lequel nous vivons et auquel elle est liée.
                      
Cela dit, la question n’est peut-être pas de savoir si la franc-maçonnerie est « éveillée », mais si nous sommes fidèles à nos principes directeurs et à notre mandat fondateur d’unir ce qui est dispersé. La question n’est pas de savoir si la Franc-Maçonnerie est « éveillée », mais si nous la préférons sans risque, sans débat, sans conséquences, et donc sans collaborer à la construction du Grand Temple de l’Humanité.
              
J’ai lu un jour que « la franc-maçonnerie ne consiste pas à vivre sur les lauriers du passé, mais à construire l’avenir avec les outils d’aujourd’hui. » Être franc-maçon, c’est agir avec conscience, empathie et, surtout, avec un engagement actif, loin de l’élégance discursive incolore de se prétendre progressiste, mais sans exagération, conservateur, mais seulement dans les décorations, libéral, mais pas en tout, et activiste, mais pas trop.
              
Un regard sur la scène internationale montre que, dans certaines Obédiences, les discussions sur les droits et l’égalité ne sont pas des dialogues fraternels dans les Colonnes, mais de féroces batailles dans les tranchées. Le plus grand danger pour une Obédience n’est pas la modernité, mais son incapacité à définir si elle veut être un phare de pensée, un musée de traditions ou un groupe de bons amis.
              
En ce sens, la Franc-Maçonnerie n’est pas, et ne doit pas être, esclave des coutumes actuelles, mais elle ne peut pas non plus se permettre d’être insensible à la correction des injustices héritées et à la lutte contre les injustices de son temps. Un positionnement personnel et collectif qui continue d’être un ciseau et un marteau pour travailler la pierre brute du présent.
               
Et cela, en fin de compte, sera toujours intemporel et sera au-delà de toute étiquette qui pourrait l’exalter ou l’aggraver, même si, si nous utilisons le mot « éveillé » dans son sens originel ( aware , en anglais, et conscient, en portugais) face aux injustices sociales, l’histoire de la franc-maçonnerie comporte de nombreux éléments qui correspondent à cette définition.
                    
Ainsi, lorsqu’on se demande si la franc-maçonnerie est « éveillée », la réponse tombe d’elle-même : la franc-maçonnerie est l’incarnation historique de l’esprit de liberté et d’égalité recherché à l’ère « éveillée ». Ces valeurs constituent une impulsion forte au cœur d’une institution qui cherche à guider l’humanité vers un avenir plus éveillé et conscient.
              
Et cela, à toutes fins utiles, est « éveillé » au sens exact du terme, que nous aimions le mot ou non.
             
Ivan HERRERA MICHEL
                   
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[1] Woke (prononciation anglaise : [‘ wouk ]), en tant que terme politique d’origine afro-américaine, fait référence à une prise de conscience et une sensibilisation aux problèmes liés à la justice sociale et raciale. Le terme dérive de l’expression vernaculaire anglophone afro-américaine « stay woke », dont l’aspect grammatical fait référence à une prise de conscience continue de ces problèmes.
                   
À la fin des années 2010, « woke » a été adopté comme un terme d’argot plus générique, largement associé à la politique identitaire, aux causes socialement libérales, au féminisme, à l’activisme LGBT, à la culture afro-américaine et aux questions culturelles (les termes culture woke et politique woke sont également utilisés ). Ce terme a fait l’objet de mèmes, d’utilisations ironiques et de critiques. Son utilisation généralisée depuis 2014 est le résultat du mouvement Black Lives Matter. (Source : Wikipédia)
                  
                       

                       

sábado, 22 de febrero de 2025

ÉS LA MASONERIA "WOKE"? (Versión en catalán)

 Versión en idioma catalán publicado en https://masoneria-cat.blogspot.com/2025/02/es-la-masoneria-woke.html?fbclid=IwY2xjawIm1ZBleHRuA2FlbQIxMAABHeL4YWn4-Yaf1PjHfmhDYPZxkaZESNjA21n9pus0sOae8euZXE4mmmoGVQ_aem_U4C2Qbywyn4OMWtU7eSL0Q


Per Iván Herrera Michel
En realitat, la pregunta no es pot contestar amb un simple sí o un senzill no perquè cal partir necessàriament de la base que entre la Maçoneria i la implicació social hi ha un vell romanç que es remunta als seus orígens il·lustrats. La dificultat sorgeix quan la paraula “woke” (desperteu, en anglès) s'empra de manera pejorativa contra tota mena d'iniciatives progressistes generant una càrrega semàntica ambigua i un ús polaritzat.
                   
De fet, a mi em van ensenyar des del primer dia que l'Orde treballa a favor de la llibertat, la igualtat i la fraternitat, i que, des dels seus inicis, va ser refugi per a lliurepensadors que defensaven idees relacionades amb el progrés, la llibertat de pensament, la de consciència i els drets de l'home i el ciutadà, entre d'ells. Per la seva banda, la Reial Acadèmia de la Llengua Espanyola, davant d'una consulta que se li va fer va contestar el 7 d'abril de 2021 que “en espanyol, amb sentit equivalent a l'anglès “woke”, hi ha l'adjectiu tradicional “conscienciado-da”. 
                              
També caldria dir que per a la Maçoneria donar suport a causes basades en la recerca de la igualtat, com les del sufragi universal, l'abolició de l'esclavatge, els drets dels ciutadans i l'educació per a tots, era el més “woke” que podia fer als segles XVIII i XIX, i encara que no es feia servir aquesta paraula, l'essència era la mateixa: ser conscients (conscienciats) de las injustícies i moure fitxes per a canviar les estructures i els sistemes de poder reaccionaris, perquè, en honor a la veritat, el progrés mai no va ser opcional per a un Orde que presumeix de portar les seves llums a la humanitat, i que tampoc no arrufarà el nas a l'hora de parlar de drets.
                     
Ara bé, també és cert que la Maçoneria té el seu costat conservador i contrari a allò “woke”  que no només està a la seva estètica, sinó també a la seva resistència a canvis estructurals. Les nostres cerimònies, les nostres estructures de poder administratiu, els nostres símbols i l'ús obligatori de mandils pot semblar una mica arcaic per als que no entenen el seu significat profund, però som un Orde amb tres segles d'existència, i aquesta barreja de tradició i modernitat constitueix, en certa manera, una essència dual. 

                                
En algunes obediències, de tot arreu i, per exemple, els debats sobre la Iniciació de dones, homosexuals i transsexuals, el reconeixement maçònic de matrimonis igualitaris, o el suport als drets LGBTIQ+, han estat de tot menys tranquils. En aquest sentit, és conegut que la Gran Lògia Unida d'Anglaterra, reputada com el guardià mundial del masculinisme supremacista, no només inicia transsexuals vestits de dona, sinó que també participa activament a les marxes del Dia de l'Orgull Gai i se solidaritza amb els seus reclams a través del seu lloc web i publicacions oficials. Per això és legítim preguntar-nos sobre la paradoxa que la Maçoneria hagi estat progressista al passat, però avui tingui sectors que rebutgin el progressisme contemporani, o si és progressista només quan el canvi ha estat validat per la història, o si, per contra, el progressisme continua sent un motor intern.
                        
No obstant això, separant l'art de l'artista, si entenem per  “woke ” estar “despert” i “conscienciat” sobre les injustícies i, en conseqüència, actuar per corregir-los, no hi hauria més dificultat a admetre la proximitat del seu concepte i ideologia amb la història i el text dels rituals dels quals la llibertat, la igualtat i la igualtat i la descolonització del pensament.  Per tant, és faltaria a la veritat si es nega que la Maçoneria històricament ha enarborat banderes igualitàries i inclusives que coincideixen amb les que avui es coneixen com a “woke”.
                          
Si més no, ser Maçó no vol dir surfejar de totes maneres ni ser membre d'una associació activista. La Maçoneria comporta una actitud proactiva a les lluites socials alhora que és un espai de reflexió. La seva fortalesa ha estat sempre en la reflexió pausada, el diàleg fratern i el compromís personal, sense que fem com no veus què passa fora de les Lògies. La Maçoneria no és construeix al buit ni és una bombolla. És una part integral del món on vivim i a ell és deu.
                             
Aclarit això, potser la pregunta no sigui si la Maçoneria és “woke”, sinó si estem sent fidels als nostres principis rectors i al mandat fundacional d'unir el que està dispers. El problema no és si la Maçoneria ho és, sinó si la preferim sense riscs, sense debats, sense conseqüències i, per tant, sense col·laborar amb la construcció del Gran Temple de la Humanitat.
                     
Alguna vegada vaig llegir que “la Maçoneria no és per viure dels llorers del passat, sinó per construir el futur amb les eines de l'avui ”. Ser Maçó és actuar amb consciència, empatia i, sobretot, amb un compromís actiu allunyat de la incolora de l'elegància discursiva de dir que és progressista, però sense exagerar, conservadora, però només a les decoracions; liberal, però no en tot, i activista, però no gaire. 
                      
Una ullada general al panorama internacional ens mostra que en algunes Obediències les discussions sobre drets i igualtat no són diàlegs fraternals des de les Columnes, sinó combats aguerrits des de les trinxeres. El perill més gran per a una Obediència no és la modernitat, sinó la seva incapacitat de definir si vol ser un far de pensament, un museu de tradicions o un grup de bons amics.                 
En aquest ordre d'idees, la Maçoneria no és, ni hauria de ser, esclava dels usos en voga, però tampoc no es pot permetre ser insensible a corregir les injustícies heretades i combatre'ls de seu temps. Un posicionament personal i col·lectiu que segueix sent un cisell i un mall amb què treballar a la pedra bruta del present.
                      
I això, al final, sempre serà atemporal i estarà més enllà de qualsevol etiqueta amb què se'l vulga exaltar o ofendre, encara que si fem servir la paraula "woke" en el seu sentit original (desperteu, en anglès, i conscienciat, en català) davant les injustícies socials, la història de la Maçoneria té força elements que encaixen.
                       
Així que, quan es pregunta si la Maçoneria és “woke”, la resposta cau pel seu propi pes: la Maçoneria és l'encarnació històrica de l'esperit de llibertat i igualtat que es busca a l'era del "woke". Aquests valors constitueixen un batec fort al cor d'una institució que busca guiar la humanitat cap a un futur més despert i conscienciat.
                
Per tant, és miri per on se'l miri, n'és “woke” en el sentit precís del terme, ens agradi o no la paraula.    
                     
                   
                        
                  
                   

        

lunes, 17 de febrero de 2025

¿ES LA MASONERÍA "WOKE"?

Por Iván Herrera Michel
                    
En realidad, la pregunta no se puede contestar con un simple sí o un sencillo no porque hay que partir necesariamente de la base de que entre la Masonería y la implicación social existe un viejo romance que se remonta a sus orígenes ilustrados. La dificultad surge cuando la palabra “woke” (despertad, en inglés) se emplea de manera peyorativa contra toda clase de iniciativas progresistas generando una carga semántica ambigua y un uso polarizado.
                         
De hecho, a mí me enseñaron desde el primer día, que la Orden trabaja en favor de la libertad, la igualdad y la fraternidad, y que, desde sus comienzos, fue refugio para librepensadores que defendían ideas relacionadas con el progreso, la libertad de pensamiento, la de conciencia y los derechos del hombre y el ciudadano, entre otras. Por su lado, la Real Academia de la Lengua Española, frente a una consulta que se le hizo contestó el 7 de abril de 2021 que “en español, con sentido equivalente al inglés “woke”, existe el adjetivo tradicional “concienciado, - da””.
                         
También habría que decir que para la Masonería apoyar causas basadas en la búsqueda de la igualdad, como las del sufragio universal, la abolición de la esclavitud, los derechos de los ciudadanos y la educación para todos, era lo más "woke" que podía hacer en los Siglos XVIII y XIX, y aunque no se usaba esta palabra, la esencia era la misma: ser conscientes (concienciado, diría la RAE) de las injusticias y mover fichas para cambiar las estructuras y los sistemas de poder reaccionarios, porque, en honor a la verdad, el progreso nunca fue opcional para una Orden que se jacta de llevar sus luces a la humanidad, y que tampoco frunció el ceño a la hora de hablar de derechos.
                            
Ahora bien, también es cierto que la Masonería tiene su lado conservador y contrario a lo “woke” que no solo está en su estética, sino también en su resistencia a cambios estructurales. Nuestras ceremonias, nuestras estructuras de poder administrativo, nuestros símbolos y el uso obligatorio de mandiles puede parecer un tanto arcaico para quienes no entienden su significado profundo, pero somos una Orden con tres siglos de existencia, y esa mezcla de tradición y modernidad constituye, en cierto modo, una esencia dual.
                              
En algunas obediencias, de todas las orillas, por ejemplo, los debates sobre la Iniciación de mujeres, homosexuales y transexuales, el reconocimiento Masónico de matrimonios igualitarios, o el apoyo a los derechos LGBTIQ+, han sido de todo menos tranquilos. En este sentido, es conocido que la Gran Logia Unida de Inglaterra, reputada como el guardián mundial del masculinísmo supremacista, no solo Inicia transexuales vestidos de mujer, sino que además participa activamente en las marchas del Día del Orgullo Gay y se solidariza con sus reclamos a través de su sitio web y publicaciones oficiales. Por lo que es legítimo preguntarnos sobre la paradoja de que la Masonería haya sido progresista en el pasado, pero hoy tenga sectores que rechazan el progresismo contemporáneo, o si es progresista solo cuando el cambio ha sido validado por la historia, o si, por el contrario, el progresismo sigue siendo un motor interno.
                         
No obstante, separando el arte del artista, si entendemos por "woke" el estar “despierto” y “concienciado” sobre las injusticias y, en consecuencia, actuar para corregirlas, no habría mayor dificultad en admitir la cercanía de su concepto e ideología con la historia y el texto de los rituales de los que los Masones se enorgullecen, en especial los que tienen que ver con principios capitulares para la Orden, como los de la libertad, la igualdad y la descolonización del pensamiento. Por lo tanto, se faltaría a la verdad si se niega que la Masonería históricamente ha enarbolado banderas igualitarias e inclusivas que coinciden con las que hoy se conocen como “woke”.
                        
Sin embargo, ser Masón no significa surfear en todas las modas ni ser miembro de una asociación activista. La Masonería conlleva una actitud proactiva en las luchas sociales a la vez que es un espacio de reflexión. Su fortaleza siempre ha estado en la reflexión pausada, en el diálogo fraterno y en el compromiso personal, sin que le sea dado hacer como que no ve lo que pasa fuera de sus Logias. La Masonería no se construye en el vacío ni es una burbuja. Es una parte integral del mundo en el que vivimos y a él se debe.
                                
Sentado lo anterior, quizá la pregunta no sea si la Masonería es "woke", sino si estamos siendo fieles a nuestros principios rectores y al mandato fundacional de unir lo que está disperso. El problema no es si la Masonería lo es, sino si la preferimos sin riesgos, sin debates, sin consecuencias y, por consiguiente, sin colaborar con la construcción del Gran Templo de la Humanidad.
                            
Alguna vez leí que “la Masonería no es para vivir de los laureles del pasado, sino para construir el futuro con las herramientas del hoy". Ser Masón es actuar con conciencia, empatía y, sobre todo, con un compromiso activo alejado de la incolora elegancia discursiva de decir que es progresista, pero sin exagerar, conservadora, pero solo en las decoraciones, liberal, pero no en todo, y activista, pero no demasiado.
                       
Un vistazo general al panorama internacional nos muestra que en algunas Obediencias las discusiones sobre derechos e igualdad no son diálogos fraternales desde las Columnas, sino aguerridos combates desde las trincheras. El mayor peligro para una Obediencia no es la modernidad, sino su incapacidad de definir si quiere ser un faro de pensamiento, un museo de tradiciones o un grupo de buenos amigos.
                           
En este orden de ideas, la Masonería no es, ni debería ser, esclava de los usos en boga, pero tampoco puede permitirse ser insensible a corregir las injusticias heredadas y combatir las de su tiempo. Un posicionamiento personal y colectivo que sigue siendo un cincel y un mazo con el que trabajar en la piedra bruta del presente.
                         
Y eso, al final, siempre será atemporal y estará más allá de cualquier etiqueta con que se le quiera exaltar o agraviar, aunque si usamos la palabra "woke" en su sentido original (despertad, en inglés, y concienciado, en español) frente a las injusticias sociales, la historia de la Masonería tiene bastantes elementos que encajan en esta definición.
                       
Así que, cuando se pregunta si la Masonería es “woke”, la respuesta se cae de su propio peso: la Masonería es la encarnación histórica del espíritu de libertad e igualdad que se busca en la era de lo woke. Estos valores constituyen un fuerte latido en el corazón de una institución que busca guiar a la humanidad hacia un futuro más despierto y concienciado.
                    
Y eso, por donde se le mire, es "woke" en el sentido preciso del término, gústenos o no la palabra.
                         
                      
                  
 

lunes, 3 de febrero de 2025

LEGADOS Y RETOS DE LA MASONERÍA EN COLOMBIA

Palabras pronunciadas el 1° de febrero de 2025 en el Or:. de San José de Cúcuta, República de Colombia, en el marco de los actos conmemorativos del 5° Aniversario de la Muy Respetable Gran Logia Universal Obreros del Silencio.
                             
Por Iván Herrera Michel
                                                       
Es un verdadero honor para mí dirigirme a ustedes en esta ocasión tan especial en que la Gran Logia Universal Obreros del Silencio cumple 5 años de haber encendido fuegos, y antes de iniciar mis palabras, quiero hacerle un reconocimiento muy especial por la incansable dedicación, esfuerzo y visión que ha tenido en bien de la Masonería en general y del Or:. de San José de Cúcuta en particular.
                    
También quiero decirles que agradezco profundamente la oportunidad que me brindan de compartir este momento con todos ustedes, y reconocer el compromiso con el que, día a día, contribuyen a la consolidación de nuestros objetivos y principios.
                                  
Hablar de la Masonería en América Latina es referirse a una apuesta por la dignidad humana en su forma más auténtica. En una región que lleva siglos debatiéndose entre la promesa de un futuro mejor y las cadenas del pasado, el aporte de la Masonería no se limita a ser una tradición filosófica; sino que, más bien, es un ejercicio constante de resistencia ética y un faro que ilumina el camino hacia una sociedad más justa.
                               
La Masonería surge como una respuesta necesaria a contextos de opresión. En América Latina, una opresión que tuvo inicialmente rostro colonial. Un sistema que relegó a los pueblos originarios, esclavizó a los afrodescendientes y construyó sociedades mestizas y mulatas profundamente desiguales, y más tarde, adoptó otras formas: dictaduras militares, oligarquías cerradas y la persistencia de privilegios para unos pocos a costa de muchos.
                                  
En ese escenario, la Masonería se posicionó como un espacio donde se discutía la idea de la libertad no como un concepto abstracto, sino como una meta concreta. En la Orden, la libertad significa no solo liberarse de la tiranía política, sino también de las cadenas del dogmatismo, del fanatismo religioso y de las estructuras sociales que perpetúan la miseria. Y junto a ella, la igualdad no se entiende como la imposición de una uniformidad artificial, sino como el reconocimiento de la dignidad intrínseca de cada ser humano, sin importar su origen, credo, género o condición económica para asegurar que las leyes sirvan a todos los ciudadanos por igual, sin supremacismos, privilegios ni exclusiones, así como el acceso a la educación, la salud y la justicia.
                               
América Latina vive entre sus raíces y sus aspiraciones. Mientras sus pueblos celebran la riqueza de sus tradiciones, también anhelan un futuro donde las desigualdades históricas sean cosa del pasado. La Masonería tiene la capacidad única de tender un puente entre ambos mundos.
                          
Desde su respeto por la diversidad cultural, la Masonería no busca destruir el pasado, sino reinterpretarlo a la luz de los valores universales de justicia y solidaridad. Al mismo tiempo, promueve una visión de futuro donde la modernidad no sea sinónimo de exclusión ni de depredación, sino de un progreso que beneficie a todos. En donde la acumulación de riqueza no vaya acompañada de la acumulación de pobreza.
                            
Sin embargo, la Masonería no está exenta de desafíos. Si aspira a ser un actor relevante en el presente, debe empezar por ser coherente consigo misma. Esto implica abrir sus puertas a quienes históricamente han sido excluidos: mujeres, jóvenes, pobres, personas de todas las orientaciones sexuales y orígenes sociales. No basta con proclamar la igualdad; es necesario practicarla. En ese sentido la Gran Logia Universal Obreros del Silencio, es uno de los pocos meritorios ejemplos colombianos que se han adelantado a la historia con una propuesta coherente para aterrizar el discurso de valores con la práctica de una Masonería incluyente. Las Logias tienen la responsabilidad de ser disruptivas, de cuestionar, de proponer nuevas formas de organización y acción.
                             
La Masonería tiene un papel vital en la construcción de una América Latina que esté a la altura de su potencial. En un continente lleno de promesas incumplidas y contradicciones profundas, sus principios no son solo ideales filosóficos, sino herramientas prácticas para enfrentar los desafíos del presente.
                            
Ser Masón en América Latina no es simplemente un título; es un compromiso. Es entender que la libertad, la igualdad y la fraternidad no son metas alcanzadas, sino tareas inacabadas que requieren de nuestra energía y convicción. Y es también aceptar que, aunque el camino esté lleno de obstáculos, la lucha por un futuro mejor vale cada esfuerzo. En el tablero de la historia, la Masonería no es un simple espectador. Es una jugada audaz, una apuesta por la razón, el humanismo y la esperanza.
                      
Hablar de la relación entre la Masonería y Colombia es algo más que un ejercicio académico: es una invitación a mirar los hilos, a veces visibles y otras no tanto, que tejieron la historia política y cultural de nuestro país. La Masonería, con su vocación universalista y sus ideales de libertad, igualdad y fraternidad, no fue un actor externo ni una curiosidad histórica, sino una fuerza viva y pulsante en los debates y transformaciones que definieron nuestra historia republicana.
                           
Pero no todo en esa relación fue idílico ni exento de contradicciones. Los valores Masónicos, aunque presentes y a menudo influyentes, no siempre encontraron un terreno fértil en un país profundamente dividido entre los bandos liberal y conservador, entre la tradición colonial y el ímpetu modernizador. Sin embargo, en medio de esas tensiones, la Masonería logró aportar un conjunto de principios que marcaron la senda de la República naciente, y eso merece un análisis más pausado y humano.
                         
Pocos conceptos resonaron tanto en el siglo XIX colombiano como el de libertad. Pero no solo la libertad política, esa que se luchó en los campos de batalla contra el dominio español. Era también la libertad de pensamiento, de conciencia y de expresión, que encontró en la Masonería un terreno fértil para florecer.
                             
La libertad, sin embargo, fue un sueño más fácil de proclamar que de realizar. La Colombia de los siglos XIX y XX siguió arrastrando el peso de una estructura social colonial, y la independencia no trajo de inmediato una verdadera emancipación para todos. Los esclavos, los indígenas y las clases populares siguieron enfrentando formas muy concretas de opresión. La Masonería, al menos en su vertiente más progresista, fue una voz que clamó por ampliar ese horizonte de libertad, aunque no siempre con el éxito que sus ideales prometían.
                                  
En una sociedad profundamente marcada por las jerarquías de casta y privilegio heredadas de la Colonia, el ideal Masónico de igualdad era una declaración radical. Y aquí es donde entra en escena una de las reformas más emblemáticas del siglo XIX: la abolición de la esclavitud en 1851, promovida por líderes como José Hilario López, quien compartía vínculos con los principios Masónicos. Fue un momento de justicia largamente esperado, pero también de tensiones y resistencias.
                             
La igualdad, en la práctica, fue un terreno lleno de contradicciones. Y, sin embargo, el solo hecho de que este valor estuviera presente en los debates políticos y sociales ya era un logro significativo. Y si hay un valor Masónico que parece casi utópico en el contexto colombiano, ese es el de la fraternidad. ¿Cómo hablar de solidaridad y unidad en un país desgarrado por guerras civiles desde la de los Supremos en 1839, donde nos hemos enfrentado con una ferocidad que a menudo parece insuperable?
                               
Y, sin embargo, la fraternidad no es un mero ideal abstracto. En las Logias se sientan juntos Masones de todos los bandos, unidos por un compromiso común con los principios Masónicos, aunque fuera de los Talleres, en la arena política, sean adversarios. Esta dualidad puede parecer contradictoria, pero refleja el espíritu mismo de la Masonería: un espacio donde las diferencias se subordinan a un propósito superior.
                         
Claro que no siempre funcionó. Las pasiones políticas muchas veces desbordan cualquier intento de conciliación. Pero no debemos subestimar el papel de las Logias como espacios de encuentro en una sociedad profundamente polarizada. Tal vez no logran resolver todos los conflictos, pero sí ofrecen, al menos, un modelo de diálogo y respeto mutuo que aún hoy tiene mucho que enseñarnos.
                          
La vida republicana colombiana, es, en muchos sentidos, una época obsesionada con la idea de progreso. Es el sueño de dejar atrás el atraso colonial y construir una nación moderna, ilustrada y próspera. La Masonería comparte esa visión y la traduce en un énfasis en la educación, la ciencia y las reformas sociales. Desde sus Logias se impulsaron reformas educativas que buscaban formar ciudadanos ilustrados. Las Logias funcionan como pequeños laboratorios de ideas, donde se han discutido no solo cuestiones filosóficas, sino también proyectos muy concretos para modernizar el país.
                                      
Mirando hacia atrás, es fácil criticar los límites y contradicciones de la Masonería. Pero también es necesario no olvidar lo más importante: que, en un contexto lleno de divisiones, injusticias y desafíos, los valores Masónicos representaron una luz en medio de la tormenta. Ofrecieron un horizonte de esperanza, una visión de lo que podía ser posible si nos atrevíamos a soñar con una mejor sociedad.
                        
Ese legado, aunque a menudo olvidado, sigue siendo una inspiración. No como un modelo a imitar sin cuestionar, sino como un recordatorio de que los ideales, incluso cuando parecen inalcanzables, son esenciales para orientar el rumbo de una nación.
                                       
Hablar de la Masonería en Colombia, desde su tradición de reflexión filosófica, su estructura simbólica y su misión de construir un “Templo Interior” como base para la acción externa, es hablar de un sueño que sigue vivo. Es imaginar un país que todavía lucha por ser justo, inclusivo y verdaderamente libre. La Masonería no es, ni ha sido nunca, un simple club de ideas abstractas. Es, o al menos debería ser, un faro ético en medio de un océano de desigualdad, polarización y violencia que ha marcado nuestra historia como nación.
                       
Colombia, con su geografía exuberante y su diversidad cultural, también es un país herido. Herido por las cicatrices de la conquista, las guerras civiles, las exclusiones sistemáticas y las brechas que separan a unos de otros. En este contexto, los valores Masónicos de libertad, igualdad y fraternidad no son solo conceptos bonitos; son una guía, un llamado urgente, una brújula para no perder el norte en tiempos de crisis.
                                  
La desigualdad es el pecado original de nuestra sociedad. Lo fue en tiempos de la colonia, lo fue durante las guerras de independencia, y lo sigue siendo hoy. En un país donde la riqueza y el poder están tan concentrados, hablar de igualdad suena, para algunos, a ingenuidad o provocación. Pero la Masonería no puede permitirse ese cinismo.
                               
La igualdad que defendemos no es una quimera. Es la idea de que cada colombiano, sin importar su origen, tiene derecho a una vida digna. Es cuestionar un sistema que permite que unos pocos acumulen demasiado mientras muchos no tienen lo suficiente. Suena utópico, pero son las utopías las que nos mantienen despiertos y en movimiento.
                                     
Partiendo de la base de que la Masonería no es una organización de beneficencia más (ni debería intentar serlo), las Logias Masónicas tienen el deber de ser espacios donde se discuta, se imagine y se propongan soluciones a esta desigualdad estructural. No desde una óptica partidista ni con intereses económicos, sino desde una perspectiva ética, comprometida con el bien común. Porque la igualdad no es solo un ideal. Es una tarea diaria, una batalla que nunca termina.
                                   
No hay herramienta más poderosa para transformar un país que la educación. Pero no cualquier educación. En Colombia, el acceso a la educación sigue siendo profundamente desigual, y su calidad, en muchos casos, deja mucho que desear. Más grave aún, nuestra educación suele enfocarse en formar técnicos eficientes, pero no ciudadanos críticos.
                                  
La Masonería tiene aquí un terreno fértil. No para competir con las escuelas o las universidades, sino para complementarlas. Las Logias, cuando funcionan como deberían, son escuelas de pensamiento crítico, de diálogo y de reflexión ética. Son espacios donde se aprende a cuestionar lo establecido, a imaginar alternativas, a pensar en el bien común.
                                   
Hablar de paz en Colombia es tocar una herida abierta. Los acuerdos con las FARC fueron un paso importante, pero todos sabemos que la paz no se firma; se construye. Y construirla requiere más que acuerdos políticos; requiere justicia social, oportunidades económicas y, sobre todo, reconciliación profunda.
                           
Aquí, la Masonería tiene un papel único que jugar. Porque la paz no es solo la ausencia de guerra; es la presencia activa de justicia, diálogo y respeto. Las Logias pueden ser espacios donde se fomente la reconciliación, donde se convoque a actores diversos, donde se propongan soluciones a los problemas estructurales que alimentan la violencia.
                    
Si la Masonería quiere ser relevante en el siglo XXI, debe abrirse a las nuevas generaciones. Debe ser un espacio que invite a los jóvenes, a las mujeres, a las personas diversas, a sumarse a esta construcción colectiva. Porque no se trata solo de conservar tradiciones, sino de aterrizarlas en un mundo que cambia a una velocidad vertiginosa.
                     
El futuro de la Masonería en Colombia depende de su capacidad de ser coherente con sus valores. Y eso incluye ser un ejemplo de igualdad, de inclusión, de renovación. Las Logias no pueden ser museos; deben ser laboratorios de ideas, de acciones, de esperanza.
                       
En Colombia, proponer los valores Masónicos no es solo un ejercicio filosófico; es un acto de amor por esta tierra herida, un esfuerzo por construir un país más justo, más libre, más humano.
                                       
Colombia es un país que se construye y se deconstruye a cada paso. Es, al mismo tiempo, una promesa y una contradicción. Una nación que, a pesar de sus avances, sigue enfrentando sus sombras, sus miedos, sus tensiones históricas. Aquí, la Masonería tiene un reto urgente: ser una conciencia crítica de este proyecto de nación, no solo a través de palabras, sino a través de acciones que resuenen con el dolor y las esperanzas de cada colombiano.
                              
La ética Masónica no es una abstracción distante; es, o debe ser, una práctica cotidiana. En un país donde la corrupción parece ser el cemento que une las piezas de la política, la Masonería tiene la oportunidad de ser un espacio de integridad, de honestidad radical. Esto no quiere decir que los Masones sean seres perfectos, pero sí que los principios que guían sus vidas deben ser ejemplares en el espacio público.
                              
Colombia necesita más que nunca ejemplos de liderazgo auténtico, personas que no estén dispuestas a vender sus valores por el poder o el dinero. Los Masones, al abrazar los valores del progreso y la justicia social, tienen la oportunidad de construir una ética pública sólida, que se haga carne en sus comunidades, en sus trabajos, en sus relaciones. La ética Masónica no puede quedarse dentro de las paredes de las Logias. Si realmente queremos que Colombia se transforme, necesitamos que esos principios sean el faro que guíe nuestra vida social y política.
                                     
La Masonería siempre ha hablado de la construcción del "templo interior", una tarea que involucra el perfeccionamiento del ser humano, el entendimiento profundo de la vida y el mundo que lo rodea. Pero en un país como Colombia, el idealismo debe ser entendido no solo como una cuestión personal, sino también como una dimensión que debe proyectarse en la construcción material de una sociedad más justa. Aquí, el desafío es reconciliar el idealismo con el realismo, alejados de caer en el escapismo o en el olvido de los problemas terrenales.
                                 
El panorama político y social de Colombia parece estar dominado por un ciclo eterno de promesas rotas y frustraciones colectivas. La desconfianza ha calado profundamente en el alma del pueblo colombiano. Es fácil caer en el pesimismo y pensar que el cambio real nunca llegará. La Masonería, sin embargo, no puede rendirse ante esta desesperanza.
                          
Un Masón no debe ser solo un pensador; debe ser un actor en su comunidad. La reflexión debe llevarnos a la acción. La Masonería tiene la responsabilidad de ser un faro de esperanza realista, que no ignore las dificultades, pero que también sea capaz de inspirar cambios palpables. No se trata de hacer promesas vacías, sino de generar acciones concretas que rompan con la fatalidad y el escepticismo.
                                  
Uno de los mayores retos de la Masonería en Colombia es, quizás, su falta de presencia en el imaginario colectivo. Los Masones suelen ser percibidos como un grupo cerrado, elitista, incluso conspirativo. Esta imagen limita la capacidad de la Masonería para influir en la sociedad de manera más amplia. El verdadero legado Masónico debe ser uno de apertura, de inclusión y de trabajo conjunto con las distintas fuerzas progresistas del país.
                                 
La Masonería debe reinventarse para ser una institución que se conecte con las nuevas generaciones, que hable su idioma, que entienda sus preocupaciones y que sepa articular sus valores en una sociedad que cambia rápidamente. Es una cuestión de supervivencia, pero también de responsabilidad histórica. La Masonería, al igual que Colombia, no puede vivir solo del pasado. Necesita proyectarse hacia el futuro, con la vista puesta en la construcción de un mejor país. En las Logias, todos somos iguales. No importa de dónde venimos, qué clase social representamos, o qué ideas profesamos. Lo que importa es el compromiso con los valores comunes, con la ética del servicio, con la construcción de una sociedad más humana.
                              
La Masonería en Colombia no puede limitarse a ser una tradición que se mira a sí misma. Debe ser un motor de cambio que responda a los retos actuales del país. En este camino no estamos solos. Somos parte de una comunidad global que también lucha por la paz, la justicia y la dignidad humana. Pero el verdadero desafío, como siempre, está aquí, en nuestra tierra, en nuestras ciudades, en nuestras casas. Y es ahí donde la Masonería debe dejar su huella, como un testimonio de que el cambio es posible, si somos valientes, si somos sinceros, si estamos dispuestos a actuar.
                                    
La Masonería colombiana debe entender que a su tarea de transformar la sociedad no le es dado hacerla en solitario, sino de la mano de otros actores sociales. Somos pocos numéricamente y no contamos con un gran patrimonio. De hecho, en total en Colombia somos, en el mayor de los casos unos 2.500 Masones y Masonas (o lo que es lo mismo, apenas la mitad del 1% del 1% de la población nacional, o sea, el 0.005% de los colombianos), y la mayor parte de nuestros activos está representada por inmuebles improductivos.
                    
Pero no son datos que deben desanimarnos. Aunque una asociación represente menos del 1% de la población, su relevancia en la construcción de una sociedad más justa y solidaria puede ser decisiva, siempre que esté guiada por una misión clara y unos valores humanistas bien definidos. La historia nos muestra que las grandes transformaciones sociales no han sido impulsadas necesariamente por las masas, sino por pequeños grupos que, con visión y coherencia, han liderado procesos de cambio cuyos efectos han repercutido mucho más allá de su ámbito inmediato. En este sentido, las Logias Masónicas progresistas han jugado un papel histórico como catalizadores éticos en momentos de cambio.
                                     
Desde un enfoque ético, las Obediencias Masónicas deben reconocerse como referentes morales, capaces de ofrecer orientación en tiempos de incertidumbre. Los valores humanistas - libertad, igualdad y fraternidad - no dependen del tamaño de los grupos que los defienden, sino de la solidez con la que se practican y promueven. En este punto, es fundamental recordar que el verdadero impacto de una asociación radica en su capacidad para ser ejemplo vivo de estos principios, legitimando así su influencia ante la sociedad.
                                
El análisis histórico confirma que el impacto de estos núcleos comienza en lo local. Las revoluciones, las reformas y los movimientos sociales más significativos de la historia suelen tener su origen en iniciativas concretas desarrolladas en entornos específicos. Las Logias que han asumido su responsabilidad social a través de proyectos han demostrado que las acciones, aunque limitadas en alcance inicial, pueden convertirse en semillas de transformaciones más amplias. Este principio, que es evidente desde los movimientos ilustrados del siglo XVIII hasta los procesos de descolonización del siglo XX, subraya la importancia de la acción directa en el contexto inmediato.
                               
Además, el estudio de los procesos sociales enseña que ninguna transformación significativa se produce en aislamiento. Las asociaciones progresistas, como las Logias Masónicas, deben establecer redes de colaboración con otros actores sociales: movimientos ciudadanos, universidades, organizaciones no gubernamentales y líderes comunitarios. La interconexión de estos actores no solo refuerza sus capacidades, sino que también amplifica su mensaje. Las alianzas estratégicas han sido, históricamente, una constante en el éxito de las minorías que han buscado promover valores universales.
                                  
La educación, por su parte, ocupa un lugar central en este esquema. Desde la Antigüedad, la difusión del conocimiento ha sido el motor que ha permitido a las ideas transformadoras permear sociedades enteras. Las Logias Masónicas, en particular, han jugado un papel crucial como espacios de debate, reflexión crítica y formación ética. Es en estos contextos donde se han gestado no solo teorías sociales, sino también la sensibilidad necesaria para promover cambios estructurales en beneficio de la humanidad.
                                 
Por último, la historia es un testimonio contundente de que el liderazgo por el ejemplo tiene un poder que trasciende las palabras. Las organizaciones que actúan de manera coherente con los valores que predican se convierten en referentes de confianza y respeto. Este fenómeno puede observarse tanto en la influencia de las primeras Logias Masónicas en los movimientos liberales como en el impacto de los colectivos progresistas en la historia reciente. La credibilidad, como demuestra la experiencia histórica, no se construye a través de discursos, sino mediante prácticas tangibles y consistentes.
                                   
El tamaño de una asociación no limita su capacidad de influir en la historia. Los avances más significativos han surgido, una y otra vez, de pequeños grupos con una visión clara, un compromiso ético sólido y la voluntad de actuar. Las Logias Masónicas, como espacios de pensamiento, acción y colaboración, tienen la posibilidad - y la responsabilidad histórica - de convertirse en agentes activos de cambio. Desde las primeras reuniones ilustradas hasta los movimientos contemporáneos por la justicia social, la historia ha demostrado que no es el número lo que importa, sino la capacidad de articular principios universales con acciones concretas. Una Logia puede, sin duda, ser el punto de partida para la construcción de un cambio.
                                     
Por lo que debemos dejar atrás la idea de una Masonería aislada y de una hermandad que se concibe como una entidad cerrada. En lugar de eso, debemos abrazar la idea de una Masonería colaborativa, que se una con las asociaciones civiles, los movimientos sociales y todas aquellas organizaciones que compartan una visión humanista de un mundo mejor.
                             
Solo trabajando codo a codo con otras organizaciones que compartan nuestros valores podemos ser verdaderos agentes de cambio. No hay otro camino.
                         
Muchas gracias.
                              
Iván Herrera Michel
Or:. de San José de Cúcuta
República de Colombia
                        

Febrero 1| de 2025 (E:. V:.)