sábado, 3 de mayo de 2025

LE C.M.I. AU CARREFOUR JUDICIAIRE.

 QUAND SE METTRE DE CÔTÉ EST UN ACTE DE RESPONSABILITÉ

Par Iván Herrera Michel

Traduit de l'espagnol au français par Serge Llorca 


Il était prévisible que le scandale judiciaire qui a éclaté au Mexique début avril 2025 contre les dirigeants de la Confédération maçonnique interaméricaine (IMC) déborderait du black-out d'information du secteur masculin de l'Ordre et circulerait largement dans d'autres branches de la franc-maçonnerie. Et cela, en plus, l’a exposée à un ridicule public inutile qui ne fait que commencer.

Et ce n’était pas étonnant. Selon la presse et les médias électroniques (macronews, PressReader, Luces del Siglo, Milenio, Sol Quintana Roo, el Oriente de México, Enfoque Noticias, Denuncia Península, El Despertador de Quintana Roo, Yahoo, X, etc.), le Bureau du Procureur général de l'État de Quintana Roo, au Mexique, mène une enquête criminelle contre le président et le secrétaire exécutif de la Confédération maçonnique interaméricaine (CMI), pour les délits présumés d'extorsion, menaces, intimidation et corruption. Cela a été confirmé par les communications publiques avec lesquelles les personnes impliquées ont cherché à expliquer les événements et le contexte dans lequel ils se sont produits. Et, soit dit en passant, les présenter comme résultant d'un conflit interne entre une Grande Loge membre et la Confédération elle-même, en raison de la violation de ses Statuts, qui n'aurait jamais dû déborder vers l'extérieur.

Si les informations des médias sont vraies, la réaction des personnes concernées – fuir précipitamment le Mexique pour échapper à la capture – a non seulement ajouté au caractère spectaculaire de l'affaire, mais a également conduit le ministère public, selon la presse, à déclarer formellement le délit d'extorsion prouvé et, ce faisant, puisqu'il s'agit d'un délit poursuivi d'office, à les déclarer fugitifs de la justice.

Au vu de ce qui précède, deux aspects fondamentaux se posent ici et méritent une critique sérieuse. La première est d’ordre juridique et statutaire. Personne de sensé ne remet en question l’importance de la présomption d’innocence comme pierre angulaire de l’État de droit. Mais si ce principe devient un prétexte pour maintenir à tout prix des positions de pouvoir face à des accusations de crimes graves présumés qui compromettent la bonne réputation de la Franc-Maçonnerie, tout en étant une garantie de justice, il devient aussi un bouclier pour l’insensibilité aux dommages causés à l’Ordre.

Le deuxième niveau est celui des institutions et du bon sens. La franc-maçonnerie a toujours cherché à se présenter comme une école de vertu, un espace où l’éthique, le devoir et la décence sont cultivés. Permettre à des cadres supérieurs, alors qu’ils font l’objet d’une enquête pour des crimes présumés incompatibles avec cet idéal, de continuer à occuper leurs postes ne constitue pas une forme de neutralité institutionnelle : c’est une collusion et une manière de déclarer tacitement que les postes valent plus que la vertu qu’ils proclament.
Certains diront que la meilleure chose à faire est d’attendre la décision du tribunal. Mais dans les cas où l’image d’une communauté entière est en jeu, et pas seulement le sort de deux individus, le jugement éthique doit primer sur le jugement juridique. Il ne s’agit pas de condamner les choses à l’avance, mais plutôt d’empêcher que le cadre institutionnel ne s’enfonce dans un système où le prestige de l’Ordre est sacrifié.

La démission de ces dirigeants est un impératif éthique et ne doit pas être considérée comme une concession à la pression médiatique, mais plutôt comme un acte de décence minimale. Une déclaration silencieuse mais puissante selon laquelle l’intégrité l’emporte sur la chaise. La Franc-Maçonnerie ne peut pas se permettre de rester indifférente au scandale, car le silence parle aussi, et il parle généralement fort.

À l’heure où tant de structures s’effondrent à cause d’un refus de prendre ses responsabilités, le geste de prendre sa retraite dans la dignité pourrait faire la différence. On ne leur demande pas de plaider coupable. Personnellement, je vous souhaite bonne chance dans votre défense devant le tribunal.

Il leur est demandé d’être responsables devant l’Ordre. Pour éviter d’autres dommages. Qu’ils comprennent que le leadership, lorsqu’il est compromis par la suspicion, n’est pas défendu depuis les tranchées du bureau, mais depuis la hauteur morale qui consiste à savoir se retirer et à laisser quelqu’un d’autre, en dehors du processus pénal, prendre en charge la conduite du navire à travers la tempête.

Au-delà de la légalité, la véritable grandeur ne consiste pas à résister à tout prix, mais à savoir reculer à temps pour sauver ce qui compte le plus.

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